Remboursement des PGE : un différé supplémentaire d'un an pourrait se généraliser
ÉCONOMIE. Alors que la crise sanitaire et économique du coronavirus s'enracine, Gouvernement et banques réfléchissent à mettre en place une deuxième année de différé avant le remboursement des fameux Prêts garantis par l'État. Plusieurs établissements accordent déjà cette disposition au cas par cas.
La durée et l'ampleur de la crise économique du Covid-19 oblige le Gouvernement à revoir certains dispositifs d'aides aux entreprises. Si certains ont été rabotés pour ne plus s'adresser qu'aux secteurs d'activité les plus en difficulté, le plus souvent ceux frappés par une fermeture administrative (à l'instar du Fonds de solidarité), d'autres pourraient faire l'objet d'assouplissements. Dans un entretien aux Échos, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a ainsi indiqué qu'il réfléchissait à "monter les garanties publiques sur les prêts participatifs consentis aux entreprises qui en ont besoin, évoquant un chiffre de 6 à 7 milliards d'euros". Mais le locataire de Bercy a aussi précisé que son administration est en discussion avec les établissements bancaires pour décaler automatiquement d'un an la première échéance de remboursement des fameux Prêts garantis par l'État (PGE).
Les PGE peuvent être octroyés jusqu'en juin 2021
Pour l'heure, le décalage supplémentaire d'un an avant remboursement du PGE est accordé "au cas par cas" selon Les Échos, mais plusieurs banques auraient décidé de l'accorder "à toutes les PME en faisant la demande", notamment Crédit Mutuel, Banque Populaire-Caisse d'Épargne et BNP Paribas. Dans tous les cas, les prêts pouvant être octroyés jusqu'en juin 2021, leurs remboursements débuteront donc au plus tard en juin 2023.
Cette généralisation de la seconde année blanche des PGE est qui plus est demandée par certaines organisations professionnelles, à l'instar de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui estime que la plupart des professionnels ayant souscrit un prêt et censé le rembourser à compter d'avril 2021 n'auront pas retrouvé d'ici là la rentabilité nécessaire pour le faire. "Le contexte sanitaire ne permet malheureusement pas un fonctionnement normal de l'économie française et beaucoup d'entreprises restent à la peine. Imaginer qu'elles dégagent à très cour terme une rentabilité supérieure est illusoire", insiste l'organisation dans un communiqué. "Bien au contraire, pour un grand nombre d'entre elles, les difficultés s'accumulent et la trésorerie comme les fonds propres sont au plus bas."
Regrouper l'ensemble des dettes et créances au sein d'un seul prêt
Partant de là, la CPME demande donc à différer le remboursement des PGE d'un an supplémentaire, une disposition à accorder "de droit" au moins pour les entreprises restant fermées sur décision administrative ou dont l'activité dépend des secteurs frappés par cette interdiction. Car les représentants des professionnels se montrent très prudents vis-à-vis de l'évolution de la situation : "Dans ce contexte, il convient de tout faire pour que le différé de remboursement initial du PGE d'une durée initiale d'un an soit effectivement prorogé d'un an supplémentaire pour les entreprises qui en font la demande", affirme la CPME. "Et si de nouvelles restrictions sanitaires devaient intervenir, on n'échapperait pas à une réflexion plus large sur une nouvelle prolongation du différé de remboursement", ajoute-t-elle. Concrètement, la confédération suggère de laisser aux entreprises la possibilité de regrouper "toutes les dettes et créances accumulées via un 'prêt consolidation'", un dispositif qui ferait lui aussi l'objet d'une garantie de l'État et qui pourrait être amorti sur une dizaine d'années. Alors que des bruits courent sur un hypothétique troisième confinement sanitaire en ce début 2021, la très délicate question de la trésorerie des entreprises reste, plus que jamais, sur la table.
Source : Batiactu
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