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Bretagne ateliers, exemple d'une entreprise industrielle qui ne regrette pas son choix 10 ans après la création de "l'école métiers"

Bretagne ateliers, exemple d'une entreprise industrielle qui ne regrette pas son choix 10 ans après la création de "l'école métiers"

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Bretagne ateliers, exemple d'une entreprise industrielle qui ne regrette pas son choix 10 ans après la création de "l'école métiers"

Pour une entreprise, créer son propre centre de formation a de nombreux avantages. En Bretagne, plusieurs sociétés se sont déjà lancées et la tendance pourrait s’amplifier avec l’apparition de nouvelles certifications.

Créer sa propre école ou son centre de formation interne : l’idée séduit en Bretagne. Ce choix offre de nombreux avantages, selon Grégory Merlière, responsable et formateur dans un cabinet qui accompagne les entreprises dans cette démarche, près de Cholet (Maine-et-Loire) : « Dans certains métiers, on ne trouve pas forcément de qualifications à l’extérieur adaptées spécifiquement aux besoins de l’entreprise. Grâce à ces dispositifs, les entreprises créent les formations dont elles ont besoin. En outre, ils permettent une plus grande souplesse, mieux adaptée à l’organisation de la société ».

Chez Bretagne ateliers, une entreprise industrielle adaptée basée à Noyal-Chatillon-sur-Seiche (35), près de Rennes, dix ans après la création de l’« école métiers », on ne regrette pas ce choix. « L’école permet d’accompagner les salariés de la manière la plus individualisée possible, explique Koulmig Cheney, directrice des ressources humaines. C’est d’autant plus appréciable que la majorité de nos salariés sont des personnes en situation de handicap, qui ont besoin de plus d’accompagnement ». De fait, abonde Fabrice Lopin, chargé de formation chez Bretagne ateliers, « on forme le salarié et on assure la transition. La personne n’est pas lâchée seule à son poste et elle est suivie une fois la qualification obtenue ».

« Il y a un vrai avantage financier. Souvent, les formateurs font déjà partie du personnel ».

Avantages financiers et organisationnels

L’école métiers a aussi un avantage organisationnel, ajoute Koulmig Cheney : « En lançant des formations en amont, on soulage l’encadrement des chefs d’équipe puisque les personnes arrivent déjà bien préparées à leur poste de travail ».

Côté finances, l’école ne pèse qu’1,5 % du budget de l’entreprise, soit 280 000 euros. Une paille alors que Bretagne ateliers forme environ 80 salariés par an, sur un effectif de cinq cents personnes. « Il y a un vrai avantage financier, confirme Grégory Merlière. Souvent, les formateurs font déjà partie du personnel. Et, même si ce n’est pas le cas, c’est beaucoup moins cher que les cabinets de formation qui demandent, en général, entre 1 000 et 2 000 euros la journée ».

Chez Bretagne ateliers, les formations proposées vont de quelques heures, pour les protocoles sanitaires par exemple, à plusieurs mois pour des filières telles que les procédés spéciaux. Certaines de ces formations devraient, à terme, déboucher sur la délivrance de Certificats de qualification professionnelle (CQP), espère Koulmig Cheney.

« Les formations sont reconnues au-delà de l’entreprise ».

Des certifications reconnues

Chez le groupe Quéguiner matériaux, basé à Landivisiau (29), des CQP sont délivrés depuis 2006. Le centre a sorti quatre promotions de CQP magasinier, quinze de vendeur conseil, huit d’attaché technico-commercial et trois de chef d’agence. Soit environ 350 personnes, pour un effectif actuel de 1 100 salariés. Pour mener à bien cette tâche, environ 35 formateurs sont mobilisés. « Les formations sont reconnues au-delà de l’entreprise, souligne Yvan Choquer, le directeur des opérations et de la formation du groupe. Le centre est agréé par le ministère de l’Éducation nationale et les titres sont délivrés par le ministère du Travail ». De quoi inciter les gens en interne à se former, et attirer des publics extérieurs.

Les écoles internes ne sont pas l’apanage des PME ou des entreprises de taille intermédiaire. De grands groupes s’y sont mis comme Accor ou Orange. Dans l’Ouest, Lactalis va lancer, pour la rentrée 2021, à Laval (Mayenne), son CFA des métiers fromagers. Environ 150 apprentis devraient y être formés annuellement, dans le but de pallier le manque d’effectif dans les écoles traditionnelles. Côté budget, le géant du lait met sur la table 850 000 euros annuels.

Une tendance qui pourrait se confirmer, dans les années à venir, avec le vote de la loi sur l’avenir professionnel, en 2018. Elle simplifie les démarches de création de centre de formation interne, tout en apportant des exigences de qualité, notamment avec la mise en place, début 2022, de la certification Qualiopi.

Source : www.letelegramme.fr